On le sait, une crise du logement sans précédent secoue l’Amérique du Nord. Et le Québec n’y échappe bien sûr pas, que ce soit dans ses grandes agglomérations ou en région. Ajoutez à cela, dans un contexte de vieillissement de la population, le fait que la plupart de nos aînés souhaitent demeurer le plus longtemps possible à la maison. Alors, il n’est pas étonnant, dans ces circonstances, que le concept de maison intergénérationnelle prenne soudainement du galon.
Espace Muni a, dans cette optique, sondé les directions de l’urbanisme, les directions générales et les conseils municipaux de 180 municipalités, dans 16 régions administratives. Selon cette enquête, 83 % des personnes répondantes souhaitent une mise à jour des lois et des programmes afin de mieux soutenir le développement de maisons intergénérationnelles. Elles appellent même de leurs vœux la mise en place d’une stratégie nationale au profit de ce type d’habitation.
Ainsi que l’explique Isabelle Lizée, directrice générale d’Espace MUNI : « Le vieillissement de la population, les lacunes du modèle québécois en matière d’hébergement des personnes aînées en perte d’autonomie, le contexte immobilier et économique restreignant l’accès à la propriété aux jeunes et la crise sanitaire font de cette conjoncture un contexte favorable à l’actualisation de la réglementation urbanistique pour mieux soutenir des avenues porteuses telles que les maisons intergénérationnelles ».
Des habitations adaptées aux aînés
À ce chapitre, Victoriaville a déjà pris les devants en menant des consultations auprès des résidants de 55 ans et plus dans l’éventualité de permettre la construction d’habitations bigénérationnelles ou secondaires sur un même lot. En effet, les personnes répondantes ont clairement manifesté la volonté de conserver leur autonomie en demeurant dans leur domicile le plus longtemps possible. Elles souhaitent notamment, révèle l’enquête, vivre dans une habitation de 10 logements et moins qui favorise la mixité d’âges et l’entraide, ou encore dans un regroupement de petites habitations individuelles, idéalement à proximité des services, des commerces et des espaces verts. Et la Ville entend bien répondre aux vœux de ses citoyens en leur offrant un éventail de possibilités en matière de logement pour ainsi mieux répondre aux besoins des aînés d’aujourd’hui et de demain.
Nul doute que les maisons intergénérationnelles vont continuer de faire parler d’elles dans les années à venir. Car elles font partie des éléments de solution pour répondre à la crise du logement, de même qu’au vieillissement de la population. On a d’ailleurs pu le constater lors du Sommet de l’habitation, lequel témoigne du dynamisme dont fait preuve le monde municipal. À cet égard, dans la foulée de ce sommet, la Ville de Longueuil vient de dévoiler un projet pilote de densification douce et différenciée. L’objectif est d’augmenter le nombre d’unités d’habitation dans les quartiers déjà développés tout en respectant les identités locales, le patrimoine et la capacité des infrastructures, en plus de préserver les arbres matures. Bref, le cadre parfait pour entre autres développer l’offre de maisons intergénérationnelles.
Si ces enjeux vous intéressent, vous pouvez aussi consulter les publications suivantes de l’Institut national de santé publique du Québec :